• Le Hamas propose : tous les soldats israéliens détenus contre tous les prisonniers palestiniens qui croupissent dans les prisons de l’occupant
La situation à Gaza reste marquée par la précarité, par l’angoisse que fait naître l’incertitude. En cause, l’absence d’un accord de cessez-le-feu permanent. Les pauses et trêves au compte-gouttes ; de quatre jours, à deux jours, puis à un seul jour pour la troisième.
En effet, la dernière trêve, en vigueur actuellement, devrait expirer à l’aube de ce vendredi 1er décembre 2023. Toutes les parties s’activent en quête, in-extremis, d’une énième pause dont on ignore encore la durée.
Les observateurs estiment que les deux protagonistes, en l’occurrence le gouvernement de Tel-Aviv et le mouvement de résistance Hamas sont en train de se livrer une guerre des nerfs, faisant planer le doute et le suspense jusqu’au bout, avant la fin de chaque pause, et ce, dans le souci d’arracher le maximum de concessions, le plus grand nombre de détenus à libérer
Un fait est là, la situation est trop fragile et l’atmosphère trop tendue et ne tient qu’à un fil qui peut être rompu à tout moment avec tout ce que cela peut entraîner comme dérapages, voire la reprises des combats et, surtout, des bombardements intensifs par l’armée d’occupation israélienne.
Un équilibre fragile menacé par la dernière déclaration de Netanyahu
Mais en l’état actuel des choses, tout laisse croire que le cessez-le-feu serait prorogé dans le sens où l’entité sioniste ne cache pas que «la pause opérationnelle allait se poursuivre au vu des efforts déployés par les médiateurs dans l’objectif de réussir le processus de libération des otages détenus à Gaza … ».
C’est donc dans ce cadre qu’Israël a annoncé avoir reçu une liste de femmes et d’enfants à libérer par le Hamas, conformément aux termes de l’accord, et par conséquent la trêve va se poursuivre», a ajouté le cabinet de Netanyahu qui aurait menacé de reprendre les frappes « immédiatement » si une liste des prochains otages qui seront libérés ne lui était pas fournie par le Hamas avant 6 heures.
Preuve supplémentaire du nouveau forcing, est l’arrivée du Secrétaire d’Etat américain, à Tel-Aviv où il a rencontré les responsables israéliens pour les convaincre de la nécessité de reconduire les accords de trêve, après avoir donné des résultats, et qu’ils devraient continuer.
Les victoires à signer du côté des Palestiniens des premiers échanges : la libération de la militante Ahed Tamimi parmi 30 Palestiniens, dont 16 mineurs et 14 femmes. Il est utile de rappeler qu’Ahed Tamimi est une militante de 22 ans devenue une figure clé, une icône pour les Palestiniens pour avoir défié les militaires israéliens, en osant gifler un soldat sioniste alors qu’elle était encore adolescente, il y a près de sept ans.
Une pause salutaire mais courte et fragile
Les Israéliens sont persuadés qu’ils doivent « obéir » aux conditions dictées, pour le moment, par le Hamas qui exige l’échange de trois contre un. En effet, chaque soir, depuis vendredi, une dizaine d’otages israéliens, tous des femmes et des enfants sont relâchés par le Hamas dans la bande de Gaza. En contrepartie, trois fois plus de détenus palestiniens, également des femmes et des jeunes de moins de 19 ans, sont libérés des prisons israéliennes.
Or, cette situation semble menacée par la dernière déclaration de Netanyahu qui a menacé de reprendre les bombardements sur Gaza une fois l’opération des échanges terminée avec la libération de tous les otages, y compris les militaires.
Toutefois, pour le Hamas, la vision est toute autre dans le sens où il se dit prêt à libérer tous les otages et autres détenus israéliens contre l’élargissement à tous les prisonniers palestiniens qui croupissent dans les geôles israéliennes. Mais les observateurs estiment qu’il est encore trop tôt d’évoquer de pareils arrangements.
D’autre part, ajoutant à l’instabilité de la situation, trois Israéliens, dont deux femmes, ont été tués hier jeudi dans une attaque contre une station de bus à Al Qods occupée menée par deux Palestiniens affiliés au Hamas, selon les premiers éléments rendus publics de sources indépendantes..
D’ailleurs, le Hamas revendique l’attaque, en affirmant, dans un communiqué, que les deux assaillants étaient membres de sa branche armée et originaires de Sour Baher, un quartier d’Al Qods-Est, partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël.
En tout état de cause, les choses semblent évoluer positivement pour la Résistance palestinienne qui bénéficie d’une pause salutaire avec de sérieuses perspectives pour les échanges de prisonniers, mais tout reste possible face à des militaires israéliens qui ne parviennent pas à admettre qu’ils ne mènent plus le jeu. En d’autres termes, le camouflet subi à Gaza.